Personnage majeur de l’histoire de France, Aliénor d’Aquitaine a laissé des traces indélébiles dans la région et notamment en Gironde, où elle naquit, probablement près de Bordeaux, vers 1122. Elle fut successivement reine de France, en épousant celui qui deviendrait Louis VII, puis reine d’Angleterre après son mariage avec Henri Plantagenêt, futur Henri II.
Aujourd’hui encore, il est possible de parcourir le département en suivant ses pérégrinations. Ainsi, l’on peut commencer ce pèlerinage laïque par un édifice religieux, et pas n’importe lequel : la cathédrale Saint-André de Bordeaux.
C’est là, le 25 juillet 1137, que la toute jeune fille de 15 ans épouse donc celui qui sera sacré Louis VII moins d’un mois plus tard. Ce sont les dons de la jeune reine de France qui ont permis la construction de la nef de la cathédrale. Mais le mariage tourne court, et Aliénor épouse, en 1152, Henri Plantagenêt, de dix ans son cadet. Sacré en 1154, le roi Henri II a huit enfants avec son épouse, dont Jean Sans Terre et Richard Cœur de Lion.
De Bordeaux à La Sauve
Mais, là encore, le couple se déchire et Henri fait même emprisonner Aliénor durant près de 15 ans ; la reine séjourne alors à la citadelle de Blaye. Cette dernière n’a évidemment rien à voir avec celle que l’on connaît aujourd’hui, revisitée par Vauban au XVIIe siècle, mais on y trouve déjà un château fort sur un éperon rocheux, et l’on peut encore en voir les ruines. C’est dans ce château des Rudel que demeure Aliénor, avant de gagner les geôles anglaises. Son fils, Richard Cœur de Lion, lui-même élevé en Gironde, l’en fait libérer. A la mort de ce dernier en 1199, Aliénor œuvre pour que Jean Sans Terre lui succède sur le trône d’Angleterre. Elle séjourne notamment de nouveau à Bordeaux puis à Soulac, en juillet de cette année-là.
L’une des routes entre Lesparre et Soulac a d’ailleurs, longtemps, portée le nom de Chemin de la Reyne, en son honneur. On trouve même à Grayan-et-l’Hôpital un Rocher de la reine, où une légende locale affirme qu’Aliénor aurait accouché de son deuxième fils... légende pour le moins farfelue.
C’est durant le même mois de juillet 1199 qu’elle accorde à l’abbaye de la Sauve Majeure, sur la commune de La Sauve, à l’est de Bordeaux, une charte de confirmation de ses privilèges. Elle aurait d’ailleurs séjourné dans cette même abbaye. Bordeaux, Blaye, Soulac, La Sauve, autant de villes où Aliénor a laissé un souvenir fort, dessinent un itinéraire tout en contraste qu’emprunteront peut-être les admirateurs de cette reine au caractère trempé…
Envie de découvrir d'autres traces de cette reine emblématique dans la région ? Rendez-vous à Poitiers sur les pas d’Aliénor d’Aquitaine.