« La terre de l’entre-deux »
À marée basse, en regardant l’estran, beaucoup n’y voient que du sable et des cailloux. Pour les plus aguerris, cet espace est un véritable jardin nourricier. Saphia fait partie de ces personnes avec la passion de la transmission en plus. Depuis quinze ans, elle organise toute l’année des sorties de découverte de cette « terre de l’entre-deux », comme elle l’appelle.
J’ai décidé de me greffer à un groupe pour parfaire mes quelques connaissances de la pêche à pied. Le rendez-vous était pris sur la côte sauvage dans le secteur de Chauveau, à Sainte-Marie-de-Ré. La consigne principale : se munir de bottes.
Un milieu à préserver
Après avoir distribué des épuisettes aux enfants et des paniers avec un couteau à palourdes à l’intérieur aux parents, sur la plage, Saphia livre une première lecture du paysage. « Il existe plusieurs types d’estrans : rocheux, sableux et vaseux. En fonction de ces différents écosystèmes, on ne trouvera pas les mêmes choses. » Dans son introduction, Saphia insiste sur les consignes de sécurité. « L’endroit est beau, mais il peut être dangereux, il n’est pas rare que des personnes se fassent piéger par la mer. C’est aussi un espace qui doit être préservé. On ne ramasse pas tout et n’importe comment. » Autre consigne : respecter les murets en forme de fer à cheval, il s’agit d’écluses à poissons. « Elles les captent quand la mer se retire. »
Avant que les enfants s’impatientent, Saphia les met à contribution. « Quel animal peut bien faire ces petits tortillons de sable ? Trouvez-moi un coquillage en forme de chapeau chinois ?… » Et de livrer ensuite les us et coutumes des espèces rencontrées.
Deux heures de découverte
Chaque trou d’eau est l’occasion de découvertes et d’explications – étoiles de mer, anémones –, mais aussi de s’essayer à la bonne technique pour capturer un crabe.
Saphia nous demande de sortir les couteaux et de repérer les petits trous dans le sable, signes de la présence d’un coquillage. Je le plante comme elle nous l’a expliqué et je sors une coque. Je suis content de moi, mais elle est trop petite.
Une belle mare d’eau est l’occasion pour les enfants d’apprendre à pêcher les crevettes à l’épuisette.
Pendant deux heures, on ne voit pas le temps passer. Avant de repartir, je jette un dernier coup d’œil sur l’estran, fort des connaissances acquises, il n’a plus le même visage.
Conseil : Si vous souhaitez découvrir l’estran en toute sécurité, l’idéal est de partir une heure avant la marée basse. Cela laisse un temps de deux heures pour vous balader ou pêcher en toute sécurité.