Avec phare et sans far à Oléron « la lumineuse »
Voilà un certain temps déjà que les dépliants touristiques lui ont attribué l’adjectif qui souligne sa belle luminosité. Mais « chaleureuse », « parfumée », « simple » ou « iodée » siéraient tout aussi bien à l’île aux mimosas. Longue de 30 km, large de 8, Oléron est la plus grande, non seulement de l’archipel charentais, mais de toutes les îles du littoral atlantique français. Elle est la première île de France à avoir été reliée à la terre. Voilà 50 ans cette année que le viaduc enjambe, de ses 46 travées, le mince détroit du Coureau rattachant le lieu-dit d’Ors, au château d’Oléron, à Bourcefranc-le-Chapus, sur le continent.
Pierre Loti et Oléron
Pierre Loti, figure emblématique de l’île d'Oléron, n’avait pas attendu ce trait d’union pour s’y forger des souvenirs. Enterré à Saint-Pierre depuis 1923, l’écrivain charentais repose sous le lierre et les lauriers du jardin de « la maison des aïeules » jardin qui, selon ses dernières volontés, n’est pas ouverte à la visite. Malgré le temps qui a passé, on reconnaît dans ses écrits :« Le Roman d'un Enfant », « Prime Jeunesse », « Le Château de la Belle-au-Bois Dormant »..., « le hameau tout blanc, tout blanc, d’une blancheur orientale, avec des portes et des fenêtres vertes » et les « maisonnettes basses, comme blotties contre le sol par crainte des rafales qui soufflent de l’océan ».
Oléron : l'île des plaisirs simples
Sur les pas de Loti, ou pas, les touristes ont, depuis les années 1960, appris à picorer les charmes variés de l’île. Ils savent que la mer est plus agitée sur la côte sauvage, que la marée basse est plus propice à la pêche à pied côté Est et qu’un peu de marche permet d’accéder à des plages moins fréquentées (Grande Plage, La Nouette…). Ils dressent leurs tentes dans l’un des nombreux campings, mais peuvent aussi dormir dans des longères charentaises, des maisons de pays, des roulottes, des moulins ou même dans des tentes inuit.
Ils découvrent le fonctionnement des marais salants à Brée ou au port des Salines ; visitent l’incontournable citadelle Vauban au Château ; passent en revue les talents artistiques des créateurs installés dans les anciennes cabanes ostréicoles repeintes de couleurs vives (« Couleurs Cabanes », au Château, ou cabanes de la Baudissière, à Daulus-les-Bains) ; ils suivent la Route des Huîtres toute bordée de canaux, claires et chenaux entre les Allards et la pointe des Doux ; se baladent entre chênes et pins dans la forêt de Saint-Trojan ; observent le va-et-vient des bateaux dans le port de la Cotinière (premier port de pêche artisanale de Charente-Maritime) ; et grimpent au phare de Chassiron, plus vieux phare de France après Cordouan.
Entre-temps, ou même à la place, ils profitent des plaisirs simples que leur prodigue leur hôtesse : goûtent à une huître indigène, trempent les lèvres dans le pineau local, se baladent à vélo, se baignent, épient les oiseaux, et se disent, sûrement, qu’il ne leur manque pas grand-chose.