Le train le plus haut d’Europe
Quel gamin, devant son train électrique, n’a pas rêvé un jour d’en conduire un pour de vrai ? Arnaud Uthurriague l’a fait. Et pas n’importe lequel. Un train en forme de jouet, rouge et jaune, grandeur nature, avec une locomotive somme toute minuscule, mais qui monte à près de 2000 mètres d’altitude.
Il s’agit du train le plus haut d’Europe, si l’on ne tient pas compte des trains à crémaillère du Montenvers au Mont Blanc et de la Jungfrau en Suisse.
Arnaud Uthurriague travaille depuis sept ans au petit train d’Artouste et effectue jusqu’à trois rotations par jour en pleine saison, sans jamais se lasser. Jusqu’à fin septembre, Arnaud conduira près de 100 000 visiteurs avant de reprendre son métier de moniteur de ski l’hiver.
Un bureau avec vue
Le premier train part tous les matins à 9h mais avant cela, le conducteur effectue une dernière vérification après la révision mécanique quotidienne des machinistes.
Les tâches à accomplir demandent de l’attention, à commencer par la vitesse qui varie selon le terrain. Freiner dans les courbes, accélérer en ligne droite, mais pas à plus de dix-huit kilomètre-heure. Et pas la peine d’essayer de tricher : un chronotachygraphe* relève les vitesses à laquelle il roule, comme dans les bus ou les camions. À quatre reprises sur le trajet, Arnaud doit arrêter le train pour manœuvrer l’aiguillage sur la voie et laisser passer un train en sens inverse.
La position du conducteur dans la petite locomotive n’est pas très confortable : assis perpendiculaire aux rails dans un espace minuscule, il doit en permanence garder un œil sur la voie, l’autre sur ses passagers. Mais n’a-t-il pas le plus beau bureau qui soit ? Quelques marmottes se mettent à courir sur son passage, les troupeaux ont réinvesti les estives et redonnent vie au plateau du Soussouéou. Au son des sonnailles, c’est toute la montagne qui chante.
Cette année, Arnaud Uthurriague est passé à la maintenance de la voie mais cela ne l’empêche pas de prêter main forte lorsqu’il manque des conducteurs. En pleine saison, dix trains peuvent circuler en même temps sur le parcours.
- Appareil enregistrant la vitesse et le temps de conduite.
Une balade inoubliable à 2000 mètres de haut
Mis en rails en 1924 pour la construction du barrage, il est, depuis les années 30, utilisé à des fins touristiques. Il vous emmène du pic de la Sagette (que l'on atteint en télécabine depuis le village de Fabrèges) jusqu'au lac d'Artouste et son barrage.
Le trajet dure une heure à travers la verte vallée du Soussouéou puis à flanc de montagne au-dessus d’impressionnants précipices. À la gare d’arrivée, la vue est splendide sur le vallon de Soussouéou, les pics de Cézy ou de l’Amoulat, et sur l’Arcizette.
Un voyage extraordinaire de 10 km en haute montagne: paysages, flore et faune… ouvrez grands les mirettes !