Un paysage lunaire de 6 000 mares
Les week-ends ou pendant les vacances, même si le soleil brille, il n’est pas toujours évident de motiver les enfants pour aller se promener dans la campagne. Un endroit peut faire l’unanimité : le sentier de la Réserve naturelle du Pinail, à mi-chemin entre Châtellerault et Poitiers. Sur une lande composée de près de 6 000 mares, nées de l’extraction des pierres meulières (pour moudre la farine), cette réserve abrite une biodiversité extraordinaire : 2 500 espèces recensées (faune et flore) se laissent admirer et parfois surprendre, si l’on est observateur, le long du sentier de 2 kilomètres. Des aménagements réalisés récemment permettent d’être encore plus proches de cette nature et, grâce aux nouvelles technologies, de s’immerger « dans l’invisible ». Des arguments qui ont convaincu ma petite famille !
Une lande à perte de vue
Avant d’emprunter le sentier en accès libre, nous nous rendons à la Maison d’accueil de la réserve, point de départ de la balade, afin de prendre les informations sur la manière d’accéder à la carte interactive. Plusieurs possibilités : télécharger les sites sur son smartphone ou flasher un QR Code à chaque panneau explicatif sur le sentier, il y en a 9.
Le début de la balade est une petite mise en bouche avant d’arriver sur le site qui fait sa réputation : une lande à perte de vue (142 hectares) s’offre à nous, plantée d’ajoncs et de bruyères en fleur, mélange de jaune et de violet. Deux haltes nous en apprennent un peu plus sur ce site prisé dès l’Antiquité pour la qualité de sa pierre. Près de 100 000 meules y ont été façonnées. La magie de la technologie nous relate toute son histoire d’hier à aujourd’hui.
Prendre de la hauteur
Plus loin, les mares se dévoilent. Un arrêt s’impose sur une aire de découverte qui les surplombe. Nous nous amusons à déceler les habitants qui s’y cachent : des libellules, une grenouille sur un nénuphar, un triton ou une écrevisse à pattes blanches au fond de l’eau… Et parfois la patience paye : une plante carnivore, la drosera, capture un insecte. Une vidéo dévoile ce que nous ne pouvons pas voir : la vie sous l’eau, magique !
En prenant un peu de hauteur sur un poste d’observation, on se rend mieux compte de la beauté du paysage aux allures très lunaires.
Aussi riche et magnifique que soit cette réserve, la réalité de l’impact climatique sur la disparition de certaines espèces n’est pas ignorée. On y fait référence sur un panneau et une vidéo.
La fin du parcours nous mène à la bergerie. Après deux heures de marche et d’observation, la vue sur les moutons qui broutent la lande nous donne envie de faire comme eux : prendre un goûter bien mérité !
CONSEIL
Privilégiez la période de mai-juin pour découvrir la réserve. Les ajoncs et les bruyères sont en fleur et offrent un spectacle magnifique. Toute l’année, une fois par mois, la réserve propose des visites guidées.