Un périple de 20 kilomètres débutant à Ligugé
Avec ses 100 kilomètres navigables, le Clain offre un superbe terrain de jeu pour des sorties en canoë ou paddle. Motivés par la belle journée qui s’annonce, nous optons pour un périple de 20 kilomètres à faire à la force des bras. Je ne suis pas trop inquiet, nous avons le temps et le courant avec nous.
Une dernière vérification du matériel et nous embarquons au niveau de l’ancienne filature de Ligugé. Les premiers mètres donnent le ton de l’escapade : les libellules volent en rase-mottes, sous l’eau les poissons jouent avec le mouvement de l’embarcation, un héron cendré s’envole… À peine le temps de me laisser séduire, il faut déjà poser un pied à terre pour passer une écluse. Opération qu’il faudra renouveler plusieurs fois.
Guinguettes et bains à Saint-Benoît
Jusqu’à Saint-Benoît, la descente du Clain se fait entre champs et boisements. Ici et là, un pêcheur nous salue, je m’écarte pour ne pas déranger.
Tout à coup, une drôle d’embarcation, surmontée de cyclistes, nous barre la « route ». Il s’agit d’un bateau chaîne qui relie les deux rives du Clain.
L’impressionnant viaduc qui permettait autrefois au tramway d’enjamber la rivière annonce l’arrivée à Saint-Benoît. Passé l’ancien moulin qui sert de base de canoë-kayak, nous poursuivons jusqu’à Poitiers.
La navigation nous invite ensuite à nous replonger dans l’histoire des anciennes guinguettes – dont on aperçoit encore l’une des plus célèbres, Le Fleuve Léthé –, mais aussi au temps des bains dans la rivière dans les années 1950. On observe les soubassements en béton de l’ancien plongeoir des Bains Jouteau.
Une halte s’impose à l’îlot Tison. Réhabilité sur le site d’une ancienne scierie, cet espace, avec ses terrasses, ses food trucks est devenu un site incontournable aux beaux jours.
Poitiers, la ville aux 100 clochers
La traversée de Poitiers est particulièrement magique. La ville prend, depuis la rivière, une autre dimension, plus majestueuse. Entre les ponts, dont celui de Joubert, certainement le plus beau mais aussi le plus ancien, les maisons de ville laissent entrevoir leur jardin, des havres de paix. Ici et là, les monuments religieux, la cathédrale Saint-Pierre, l’église Sainte-Radegonde, donnent à voir de superbes clochers. Ce n’est pas pour rien que Poitiers se fait appeler la « ville aux 100 clochers ».
Nous poursuivons jusqu’à la sortie de Poitiers en laissant sur notre passage d’anciens moulins et leurs écluses.
Après une ancienne tour, reste des fortifications médiévales de Poitiers, le Clain s’élargit. Les derniers coups de pagaie nous amènent jusqu’à notre point d’arrivée, juste avant Chasseneuil-du-Poitou, content de pouvoir enfin déplier les jambes.
Heureux de cette parenthèse sportive et bucolique, on se promet de retenter l’expérience sur une autre portion de la rivière.
Bon à savoir
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Je suis journaliste indépendant basé à Poitiers où je travaille pour plusieurs supports de presse dans des domaines très larges avec le souci d’expliquer et de faire découvrir. Mes participations à des publications régionales ainsi que mes attaches familiales m’amènent aussi à sillonner la Charente-Maritime à la recherche du bon sujet ou du spot idéal en pleine nature ou au bord de la mer pour pratiquer un de mes sports de prédilection, le trail.