Un animal très intelligent
Après les présentations faites avec Tagada, une ânesse de 8 ans, et avant de me lâcher dans la nature, Estelle Roy, qui organise ces balades avec ses cinq ânes, me délivre les consignes à connaître sur l’animal : comment mettre et ôter le bât sur lequel je vais mettre mon sac (les enfants peuvent aussi s’y asseoir), comment faire un nœud pour attacher l’animal, comment curer les sabots…
Elle en profite aussi pour casser des préjugés : « L’âne est très intelligent, il observe et écoute, il faut faire en fonction de son rythme. » Et il est aussi très attachant. « C’est vrai que, quand des familles avec des enfants font l’expérience de cette balade, ces derniers, plus habitués aux jeux vidéo qu’à marcher dans la campagne, oublient les kilomètres. »
Des petites manies
Après ce briefing, c’est parti à travers la campagne de Jazeneuil, équipé d’un plan. Au départ, je suis un peu intimidé d’avoir Tagada en bout de longe qui déambule tranquillement derrière moi. Très vite, je m’habitue à ses petites manies : celle d’essayer de brouter plutôt que de marcher, qui m’oblige à la solliciter, ou quand elle stoppe le nez au vent. Estelle m’avait prévenu, « l’âne a une très bonne ouïe, au moindre bruit suspect, il a besoin d’analyser la situation ». Je regarde autour de moi, cinq perdrix partent devant nous, je la rassure et c’est reparti.
Le rythme qu’impose Tagada me va bien, j’ai le temps d’observer la campagne alentour avec en contrebas le sillon vert de la vallée de la Vonne. Après deux kilomètres sur un chemin de terre, je prends un petit bout de route. Pas de stress, Tagada est habituée au bruit des voitures. De retour sur un chemin, jusqu’au lieu-dit Le Four, je laisse le temps à mon compagnon de brouter. Plus loin, une nouvelle halte s’impose : un ancien four à chaux, avec ses panneaux explicatifs, livre tous ses secrets.
Dans les rues du village
L’arrivée dans Jazeneuil est étonnante. Marcher dans les petites rues typiques du village avec un âne peut sembler surréaliste mais les quelques personnes que l’on croise ne semblent pas surprises. Les ânes d’Estelle sont connus. Passer le pont permet d’observer la superbe église du XIIe siècle qui surplombe la rivière. Jusqu’à notre point de retour, nous allons la suivre sur plus d’un kilomètre à l’ombre des arbres. Je profite de l’endroit au bord de l’eau pour faire quelques papouilles à Tagada, elle adore ! C’est aussi l’occasion d’observer le superbe Logis de la Cour.
De retour à la ferme d’Estelle, c’est le temps de la séparation avec Tagada. En quelques heures, une vraie complicité s’était installée. « Je vous avais prévenu, on s’attache vite ! »
Conseil : si vous voulez faire plaisir à Tagada ou à un autre compagnon de balade, pensez à prendre avec vous des carottes ou des pommes préalablement coupées, les ânes en raffolent.