C’est un axe de communication emprunté depuis au moins l’époque gallo-romaine pour transporter les richesses du « haut-pays » jusqu’aux portes de l’Atlantique et rapporter les produits d’export « à la remonte ». Ce fût aussi en d’autre temps une brèche dans laquelle purent s’engouffrer les drakkars des Vikings pour semer la terreur, puis une frontière (pendant la guerre de Cent ans) entre le Royaume de France et celui d’Angleterre.
Jusqu’au début du XXe siècle et l’utilisation généralisée du chemin de fer, les gabares – bateaux de bois à fond plat – ont assuré le transport des bois, vins, huile de noix... vers Bordeaux et à destination du monde entier. Leur histoire et surtout celle des hommes qui l’ont vécue ont été rendu célèbres au travers de « La Rivière Espérance », roman de Christian Signol porté avec succès par un feuilleton télévisé.
La Vallée des châteaux
Les gabariers d’antan défiaient tous les dangers. Crues, « malpas » (gros remous) et échouages faisaient partie de leur quotidien. Depuis la construction des grands barrages de l’amont, la Dordogne est bien plus calme mais la navigation n’est désormais possible qu’entre Argentat en Corrèze et le barrage de Mauzac, à la frontière du Bergeracois, puis reprend plus bas à partir de Lalinde.
La partie qui va de Carsac-Aillac à Envaux de Saint-Vincent-de-Cosse présente sur chaque berge des paysages de cartes postales… Bienvenue dans la « Vallée des châteaux » ! Héritages des faits d’armes du passé, les forteresses nourrissent l’histoire et les légendes du Périgord noir depuis près d’un millénaire. Le plus souvent juchées sur des pitons rocheux, elles confèrent à la rivière une certaine solennité et beaucoup de majesté.
En gabare ou en canoë
A commencer par les hautes murailles du château de Montfort, rebâti après avoir été rasé en 1214 durant la croisade des Albigeois. Plus loin, Domme ne préserve que des ruines sous les vestiges du château du Roy mais l’aval est un véritable festival… Le fort troglodytique et le manoir de Tarde de la Roque-Gageac précèdent l’étonnant château de la Malartrie*, construit au début du XXe siècle dans le style néoclassique. Plus bas et sur l’autre rive, Castelnaud et ses machines de tir médiéval dominent la rivière en faisant face à la forteresse ennemie (autrefois) de Beynac. Enfin, rive gauche, Fayrac (privé, fermé au public) puis Les Milandes, le château de Joséphine Baker, ferment ce cortège architectural étourdissant.
La totalité de la vallée peut être parcourue à la force des rames, en canoë ou en kayak, avec des haltes possibles pour visiter châteaux et villages ; les gabarres d’aujourd’hui, parfaites répliques des bateaux d’antan, n’en dévoilent qu’une partie mais ceux qui y embarquent bénéficient d’une visite guidée.
- A La Roque-Gageac :
- Gabares Norbert : tél. 05 53 29 40 44 – www.gabarres.com
- Gabarres Caminade : tél. 05 53 29 40 95 – www.gabarrecaminade.fr
- A Beynac :
- Gabarres de Beynac : Tél. 05 53 28 51 15 – www.gabarre-beynac.com
De nombreuses bases de location de canoës sont installées sur les deux rives de la Dordogne.
- Gabarres de Beynac : Tél. 05 53 28 51 15 – www.gabarre-beynac.com