L’histoire urbaine de Périgueux remonte au 1er siècle avant Jésus-Christ. Alors qu’ils occupaient un oppidum sur la colline, les Pétrocores décident à cette époque de descendre vers la rivière et d’adopter le confort de vie des Romains. Ils délimitent la nouvelle cité au cœur d’une muraille de pierre de 6 à 8 mètres de hauteur et de 1 kilomètre de circonférence. Peu de villes ont conservé autant de vestiges en élévation. Et, même si une partie d’entre eux sont dissimulés dans des propriétés privées, il est aisé de suivre la trace des Pétrocores le long de ces remparts antiques… avec la bénédiction de Vesunna !
En suivant la muraille
Le jardin des Arènes est un point de départ idéal. C’est là que se trouvait l’amphithéâtre dont il reste plusieurs arcades. Entre autres, l’un des deux grands vomitoires, d’où sortaient les gladiateurs. Après avoir traversé la rue Chanzy, l’expédition se poursuit au pied de la porte Normande (dénommée ainsi au 3ième Ixé siècle, après les invasions des Vikings). Dans ce secteur, la muraille originelle est très visible, à la base du château Barrière (XII é) et de la Maison romane (ou château d’Angolesne), qui sont venus s’y appuyer.
Le musée de Jean Nouvel
Il faut ensuite sortir de l’enceinte pour rejoindre le jardin de Vésone. Là, les Gaulois ont construit un temple dédié à leur déesse tutélaire, associée au culte des eaux : Vesunna. Seule la « cella », le coeur sacré constitué d’une tour autrefois couverte de marbre àl’extérieur comme à l’intérieur, a traversé les siècles. Dans ce même jardin, le musée conçu par l’architecte Jean Nouvel protège et met en valeur les très beaux vestiges d’une riche domus. La rue Romaine commence par un clin d’oeil. À l’angle, la maison Art déco a été baptisée « Vesunna », et son garage est fait de pilastres antiques. Dans ce secteur, colonnes et sculptures ont été largement réutilisées. À terre ou dans les murs…. Il suffit de regarder.
Pratique
Ce périple peut se suivre en totale autonomie mais aussi en visite guidée, après réservation à l’office de tourisme Tél 05 53 53 10 63
La Tour Mataguerre
Dernière des 28 tours de l’enceinte médiévale (qui comptait également 12 portes), la Tour Mataguerre n’est ouverte au public qu’en été. Ses mâchicoulis, ses archères cruciformes et ses canonnières témoignent encore des systèmes de défense de la cité. Le 1er étage accueille en juillet et août des ateliers pour les jeunes visiteurs – avec notamment celui qui consiste à reproduire la tour en chamallow - et, du haut de l’édifice (environ 70 marches), on peut profiter d’une vue à 360° sur Périgueux.
La cathédrale Saint-Front
Ses coupoles dominent la rivière et offrent à Périgueux son image la plus emblématique. L’édifice peut à la fois s’approcher de Saint-Marc à Venise par son plan en croix grecque et à l’église des Saints Apôtres à Constantinople qui lui a servi de modèle par son inspiration byzantine. La cathédrale Saint-Front est en fait constituée de plusieurs églises et chapelles qui se juxtaposent et se superposent, en grande partie disparues. Elle a été restaurée au XIXe siècle par l’architecte Paul Abadie, à qui l’on doit entre autres la construction du Sacré-Cœur à Paris.
La ville Renaissance
En mêlant les caractères architecturaux du Moyen-âge et de la Renaissance, le cœur de la cité est un régal pour les yeux. Les ruelles, les passages et surtout les places, qui revêtent chacune un intérêt identitaire, offrent quelques joyaux remarquables, dont la maison dite « du Pâtissier ». Cette dernière date du XIVe et présente, à l’angle de la rue Eguillerie, une très belle porte du XVIe. Cette demeure appartenait au XIXe siècle à un célèbre pâtissier dont le métier, à l’époque, n’était pas de confectionner des desserts mais des pâtés… En l’occurrence ici le fameux pâté de Périgueux, avec foie gras et truffe.