Direction Nérac, à 30 kilomètres d’Agen environ, son port et sa rivière pour un cabotage en autonomie.
Vraiment, qu’est-ce qu’il m’a pris ? Lorsque je réponds au défi que me lance mon cousin, je n’imagine pas dans quelle galère je me fourre. Moi qui suis une automobiliste malhabile, j’accepte de conduire pendant toute une journée une dizaine de personnes à bord d’un bateau, sur une rivière et sans copilote… Je crois que je tiens le remake, fluvial et français, de la trilogie « Y a-t-il un pilote dans l’avion ? »
Douce et sauvage à la fois
Il est taquin ce cousin, mais il n’est pas méchant. Le défi se jouera sur la Baïse, l’un des affluents de la Garonne, et le plus tranquille certainement. La rivière déroule des courbes douces à travers des paysages vallonnées et fertiles depuis Lannemezan (Hautes-Pyrénées) jusqu’à Saint-Léger (Lot-et-Garonne). À Nérac, elle arbore un visage encore sauvage, quoique étant parfaitement aménagée et adaptée à la circulation fluviale. Pratique pour poser notre pique-nique !
Petit bateau sur l’eau
J’ai quand même un peu le trac lorsque je reçois le gouvernail et les dernières consignes. Je me rassure en regardant le gabarot qui nous accueille. On dirait une rosalie, cette sorte de vélo à quatre roues, avec ses banquettes de bois et sa toile tendue au-dessus de nos têtes. Même plus peur de gérer toute seule le passage des écluses ; notamment la première car la plus proche de l’embarcadère : l’écluse de Nazareth, à proximité du moulin éponyme.
La patte des grands hommes
Je prends mon rôle de capitaine très à cœur. Je raconte la petite et la grande histoire de la capitale de l’Albret. Le parc royal de la Garenne et la statue de Fleurette à laquelle le Vert-Galant, futur Henri IV, contait son amour. Le Pont-Neuf qu’un certain baron Haussmann, alors sous-préfet à Nérac, fit bâtir en même temps qu’il rénova la ville avant de façonner le Paris du XIXe siècle. Je manœuvre au gré des méandres verts de la Baïse jusqu’au retour au port. Capitaine d’un jour, capitaine toujours… Et défi relevé !
Pratique
- Les Croisières du Prince Henry. À partir de 38 € (1 heure ; de 2 à 7 places). 05 53 65 66 66 ; 06 95 86 63 86. www.croisieresduprincehenry.com
Pour le pique-nique, pensez à la terrine de Nérac. Un artisan perpétue cette recette qui a connu la gloire au XVIIIe siècle : Bruno Saclier. Rendez-vous au numéro 5 de la rue Marcadieu, à Nérac, pour la trouver.